Cet article date de plus de six ans.

Arrêt des "Guignols de l'info" : "L'animal était en mauvaise santé", regrette Yves Lecoq

Canal+ a annoncé vendredi l'arrêt des "Guignols de l'info" à la fin de la saison, après 30 ans à l'antenne. Pour Yves Lecoq, l'un des imitateurs historiques des "Guignols", l'émission avait perdu de sa saveur.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'imitateur Yves Lecoq a été une "voix" des Guignols depuis le début de l'émission, en 1988. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Après 30 ans de présence à l'antenne, la chaîne Canal+ a annoncé vendredi 1er juin l'arrêt définitif des "Guignols de l'info" à la fin de la saison. L'émission satirique était apparue le 29 août 1988 sous le nom "Les Arènes de l'info".

"L'animal était en mauvaise santé" a réagi sur franceinfo Yves Lecoq, l'une des voix historiques de l'émission. L'imitateur estime que, pour la chaîne, l'émission "fait partie des éléments qui coûtaient très chers et qu'il fallait évacuer."

franceinfo : Est-ce que vous avez eu des explications sur l'arrêt de l'émission ?

Aucune. Mais cela va dans le style Canal du moment. On est dans l'économie. Il y a eu beaucoup de changements depuis 2015. On va vers une fin plus ou moins programmée. On fait partie des éléments qui coûtaient très chers à la chaîne et qu'il fallait évacuer. L'animal était en mauvaise santé. C'est bien qu'on ait été prévenus par les ayants droit. Ce n'est pas une surprise mais c'est quand même un petit pincement parce que c'est 30 ans de bons et loyaux services qui laissent de bonnes marques.

Qu'est-ce qui allait moins bien ?

J'étais obligé de constater, ne serait-ce qu'en écoutant ce que disaient les gens, que cela ne correspondait plus à ce qu'ils attendaient des "Guignols". Il y a eu un changement de direction artistique qui fait qu'on ne pouvait être aussi libre pour dire des horreurs sur tout le monde. Or c'est ce que les gens attendaient. Sans ça les "Guignols" perdent de leur saveur. Les voix étaient les mêmes, on était quatre ou cinq imitateurs à assurer le service, mais il manquait des bons textes. C'était un peu contrôlé. Ce n'était pas dans l'intention de faire du "Guignols" de l'ancien temps. C'était un changement voulu par la direction pour que les "Guignols" ne fassent pas autant de mal à certains. Quand on prend pour cibles d'autres personnages, on s'aperçoit qu'ils n'intéressent pas forcément tout le monde.

Est-ce que les "Guignols" pourraient revenir ailleurs ?

Non. Pour les mêmes raisons. Je ne pense pas qu'ils auraient ailleurs la liberté qu'ils ont eue à Canal, et surtout les finances, parce qu'ils ont mis les moyens pour que cette émission atteigne les trois millions de téléspectateurs. Elle avait quelque chose d'original et ils ne faisaient pas d'économies, à cette époque, pour que tout soit mis en œuvre, pour que ce soit le plus fort possible. Je ne pense pas qu'il y ait une chaîne qui ait les moyens financiers de se payer cela. Et puis, on ne peut pas recréer éternellement un mythe.

Que garderez-vous de ces 30 ans ?

"Putain 30 ans !" 30 ans de sketchs formidables, des auteurs de talent, des formules qui restent, des voix, des imitateurs. Il y a eu Daniel Herzog, Sandrine Alexis, Nicolas Canteloup qui a fait ses débuts aux "Guignols". On a été gâté par des talents. C'est ce que je retiens.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.